L’extrême droite est (aussi) un danger pour l’écologie et les animaux
Les changements politiques affectent-ils le travail de militants engagés pour une alimentation juste, saine et durable ?
Incontestablement, oui.
Nous agissons pour une alimentation plus végétale en réponse à l’urgence climatique, pour le respect de tous les animaux, et dans une perspective d’amélioration de la santé publique. Notre réussite est directement liée aux visions de chaque parti sur l’écologie, à leur capacité à admettre et imaginer un changement, et à leur volonté de nouer des contacts avec des ONG non partisanes.
Dans le contexte actuel d’instabilité parlementaire, les positions officielles comme les interventions informelles du Rassemblement National et de ses alliés laissent augurer de nouveaux obstacles à notre action si cette partie du spectre politique accédait davantage encore au pouvoir.
Des faits et des revendications nourrissent nos craintes.
Le programme incarné par Jordan Bardella lors de l’élection européenne, consultable sur notre site, montre que, concernant la transition agricole et alimentaire, le RN ne soutient aucune de nos propositions et s’oppose notamment
- à la reconnaissance de la végétalisation de l’alimentation comme un outil essentiel de l’action pour un climat viable
- à des objectifs contraignants pour augmenter la consommation de protéines végétales
- à la mise en place d’engagements écologiques effectifs pour l’agriculture, au niveau européen aussi bien que national
- à la mise en place d’une option végétalienne dans les cantines publiques.
Au niveau national, le parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella a montré ces derniers mois une opposition nette aux propositions que nous portons.
Concernant nos axes militants, le programme du RN prévoit, entre autres, de
- maintenir le cheptel et le nombre d’abattoirs, entérinant de fait les conditions actuelles de l’exploitation des animaux
- favoriser la création de méga-bassines, lesquelles assèchent les productions vivrières au bénéfice des cultures destinées à l’élevage
- revenir sur le cadre réglementaire de la restauration scolaire : ses positions historiques laissent craindre un retour en arrière sur les obligations imposées par la loi EGAlim, et donc sur l’option végétarienne hebdomadaire.
Ces mesures complètent des votes généralement anti-écologiques (refus d’un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins, par exemple), comme ceux, par exemple, opposés à des mesures emblématiques en matière de fiscalité – ISF climatique, taxation des jets et yachts privés, ou création d’un fonds social pour le climat qui permettrait aux classes moyennes et populaires de financer des équipements plus respectueux de l’environnement (voiture, rénovation, mode de chauffage…).
Résolument conservateur et traditionaliste, le RN est pro-chasse, et diffuse une vision spéciste de la condition animale.
Les droites radicales ont pu montrer dans plusieurs municipalités, depuis plusieurs décennies, leur conception de la conduite des affaires publiques. Ces expériences n’incitent pas à la confiance pour l’indépendance et les moyens d’action des associations qui se démarqueraient peu ou prou de la ligne idéologique du parti et de ses alliés.
Les voix du RN ont également contribué au durcissement de la répression contre les militants et les actions en faveur de l’environnement.
Le refus de l’exploitation animale et la lutte écologique portent aussi des valeurs de refus des injustices, d’émancipation, de construction collective, que l’AVF tâche de traduire dans un esprit positif et ouvert.
Notre mission n’est pas d’inciter les citoyens à voter pour un parti plutôt qu’un autre. En cette période de flou politique et de sur-médiatisation des croyances, nous tenons cependant à rappeler les faits : les votes passés et les professions de foi.
Les 30 juin et 7 juillet prochain, exercez votre pouvoir, rendez-vous aux urnes. Nous, nous savons sur qui ne surtout pas compter.