Déforestation et élevage

L’élevage est de loin le secteur le plus grand consommateur de surface terrestre et le principal responsable de la déforestation.

Environ 70 % de l’espace agricole du monde est utilisé pour le pâturage ou la production d’aliments destinés aux animaux d’élevage. La mobilisation de cet espace se fait en grande partie par la conversion des forêts. 91 % de la surface aujourd’hui détruite de forêt amazonienne l’est pour libérer de l’espace nécessaire au pâturage ou à la production de soja qui sera exportée pour nourrir le bétail dans différentes parties du monde. Cette déforestation contribue à libérer les vastes quantités de carbone stockées par la forêt1.

Produire de la viande à partir d’animaux nourris aux céréales et au soja est une manière très inefficace et polluante de produire de la nourriture.

Aujourd’hui, un tiers de la récolte de céréales dans le monde est utilisé pour nourrir les animaux d’élevage (Steinfeld H. et al., 2009). Or, la majeure partie des calories ingérées par les animaux leur est utile pour grandir, se mouvoir et développer des parties de leurs corps qui ne seront pas consommées par les humains. En conséquence, 10 à 25 kg d’aliments sont nécessaires pour produire seulement 1 kg de viande de bœuf.

La déforestation : un phénomène en accélération

Il y a 8 000 ans, la forêt primaire couvrait la moitié de la surface de la Terre. Aujourd’hui, à chaque seconde, 5 000 m² de surface de forêt primaire disparaissent. L’Amazonie, qui constitue la plus grande forêt tropicale restante, avec 4 millions de km², est particulièrement touchée. La déforestation menace ainsi le plus grand réservoir mondial de biodiversité, et touche lourdement les populations autochtones, dont la culture est en voie de disparition.
D’abord liée à l’exploitation du bois et des mines, la déforestation s’est considérablement accrue à partir des années 1960, en lien avec la culture de soja pour le bétail, et la mise en pâturage de zones de plus en plus importantes.

Au sud-ouest de l’Amazonie, la déforestation pour la mise en pâturage est très rapide et s’accompagne d’une transformation profonde des zones touchées : tracé de routes, multiplication de la population par 10 entre 1960 et 1990, explosion des scieries, laiteries, abattoirs, ateliers de découpe et de tannage des peaux. Au total, des régions entières sont bouleversées par l’essor de l’élevage2.

Le second phénomène est la mise en culture du soja, qui touche particulièrement le Brésil. Au cours des soixante dernières années, cette culture y est passée de zéro à plus de 60 millions d’hectares. Elle répond à une forte demande de l’élevage européen, qui repose sur les tourteaux de soja depuis la crise de la vache folle. Elle est menée par de grosses infrastructures qui n’hésitent pas à expulser brutalement les habitants autochtones de l’Amazonie3, qui gèrent leurs travailleurs d’une manière proche de l’esclavage, et qui recourent le plus souvent à des plantes génétiquement modifiées.

 

 

Notes

  1. Steinfeld H. Gerber P. Wassenaar T. Castel V. et al., 2009. L’ombre portée de l’élevage. Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
  2. CIRAD, 2004. Élevage bovin, déforestation et développement régional : le cas du Pará, Amazonie brésilienne. Bois et Forêts des Tropiques n°280.
  3. Fabrice Nicolino, 2009. Bidoche. Les Liens qui Libèrent.
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