Épisode 3 – Comment passer à l’action ?

Un article paru dans ViraGe n°15 – mai 2023

Les freins à un mode de vie et d’alimentation compatible avec la préservation du climat nécessitent une réponse politique de grande ampleur. Comment la concevoir, et comment la rendre désirable ?

La transition vers des régimes alimentaires végétaux et sains est un défi social majeur. Comment convaincre les gens d’adopter un tel changement, à un moment où l’inflation et le pouvoir d’achat sont au premier plan de leurs préoccupations ?

J’ai interviewé au Royaume-Uni des bénéficiaires de banques alimentaires. Un problème récurrent qu’il m’ont fait remonter est qu’ils aimeraient manger plus de fruits et de légumes, mais qu’ils ne peuvent tout simplement pas se le permettre. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, une alimentation saine coûte cinq fois plus cher qu’une alimentation qui se limite à fournir suffisamment de calories. Une étape cruciale consiste donc à subventionner les fruits et légumes au point de vente. Cela ne coûterait pas très cher. Par exemple, au Royaume-Uni, la réduction de moitié du prix des fruits et légumes pourrait entraîner un doublement de la consommation et ne coûterait au gouvernement que 3 milliards de livres sterling par an, soit à peu près ce que nous dépensons en subventions agricoles. Et cela serait salvateur pour notre système de santé ! Mais la question clé est de savoir comment persuader les gens d’arrêter de manger des produits d’origine animale.

Pensez-vous que les changements culturels, politiques et technologiques nécessaires pour nourrir le monde sans dévorer la planète arriveront assez tôt pour éviter une catastrophe écologique et humanitaire majeure ? Quelles sont les mesures politiques les plus urgentes à prendre ?

Rien de bon n’arrive par accident. Nous avons besoin non seulement d’un changement technologique, mais aussi d’un changement politique, économique, social et culturel. Ce changement doit être porté avant tout par des militants, qui doivent faire pression pour que se développent des systèmes alimentaires capables de nourrir tout le monde sans détruire la planète. Cela passe notamment par l’arrêt des subventions publiques qui maintiennent l’élevage en vie. Nous avons un long chemin à parcourir. Pour éviter la dégradation du climat, il n’y a que deux choses à faire : laisser les combustibles fossiles dans le sol et arrêter l’élevage d’animaux. Mais aucun de ces objectifs n’a jamais été mentionné dans aucune des déclarations issues des 27 sommets sur le climat (COP).

 

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