Jeux olympiques de Paris : quelles médailles pour l’alimentation végétale ?

Les Jeux olympiques de Paris ont tenté de tenir une promesse sans précédent : réduire drastiquement les émissions de carbone par rapport aux Jeux de Rio et de Londres (55% de moins). Pour remporter l’épreuve, le plan comprenait notamment la végétalisation d’une grande partie de la nourriture servie au public et aux athlètes.

Le site de la Concorde, lieu emblématique de Paris, a été la vitrine de ce projet. Les spectateurs des événements sportifs de rue (BMX, skateboard, street dance…) ont pu déguster une cuisine de rue entièrement végétarienne, notamment des hot-dogs aux saucisses végétales. Dans d’autres lieux de compétition, l’offre de produits carnés a également chuté : 60 % des recettes ne contenaient pas de viande.
Un autre exploit qui restera dans les annales a été l’inclusion d’une marque végé parmi les sponsors des jeux : le traiteur végétal Garden Gourmet a livré plus de 300 000 repas sur les 14 sites de compétition, et a fait appel à un rugbyman – sport dont le public est le moins familier avec ce type d’offre – pour promouvoir ses produits.

Poursuivre l’entraînement

Bien qu’honorable, le score du comité olympique peut largement s’améliorer. Prochain objectif : le travail d’accompagnement des athlètes. En effet, dès les premiers jours, les journaux du monde entier ont noté que certains sportifs se plaignaient de leurs repas, pas assez riches en viande à leur goût. Sodexo Live !, société chargée de la cantine olympique, a de ce fait annoncé l’achat d’urgence de 700 kg d’œufs et d’une tonne de viande, afin de tripler la portion par athlète et d’atteindre… 900 grammes par jour. L’AVF sait combien l’accompagnement et la préparation des mentalités sont indispensables à toute ambition de transition alimentaire, et l’a montré entre autres dans son rapport sur l’application de la loi EGAlim.

Cependant, la cause végé a remporté au moins trois victoires :

  • initier un public peu habitué à une alimentation moins carnée
  • vulgariser indirectement le sujet dans les médias du monde entier, en liant la consommation de protéines animales à la dégradation de l’environnement
  • donner l’occasion de démentir certaines idées reçues : plusieurs athlètes végés ont remporté des médailles, prouvant qu’exclure les protéines animales du menu ne nuit en rien aux performances sportives.

Surtout, les JO de Paris créent un précédent. À partir de 2030, les organisateurs des Jeux seront tenus, par contrat, de réduire leurs émissions de carbone et de mettre en place des compensations qui iront au-delà de leurs émissions. Le comité de Los Angeles prépare ses plans pour relever le défi en 2028… et peut désormais s’appuyer sur l’expérience des JO de Paris, qui montre que l’alimentation permet de se rapprocher des ambitions écologiques. Avec l’indispensable concours de la société dans son ensemble, et la volonté politique des gouvernements !

 

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